Le loup sort du bois

Pekovic tire les Wolves vers le haut cette saison. (AP)

Pekovic tire les Wolves vers le haut cette saison. (AP)

Après une année rookie particulièrement décevante, Nikola Pekovic est actuellement en train de se faire une place au soleil dans les raquettes outre-Atlantique. Le colosse monténégrin (26 ans), candidat crédible au titre de MIP, a su évoluer pour s’adapter au jeu nord-américain et est loin d’être étranger aux bonnes performances d’une franchise des Minnesota Timberwolves qui peut ambitionner un ticket pour les play-offs dans cette saison NBA 2011-2012.

L’incroyable émergence de Jeremy Lin a polarisé l’attention ces dernières semaines dans le microcosme de la NBA. Il faut dire que les médias, raffolant généralement ce ces histoires succulentes, ne pouvaient décemment passer à côté du nouveau phénomène de Big Apple. Au rayon des « bonnes surprises » de la saison, le meneur new-yorkais n’est pourtant pas seul. Du côté de Minnesota, les Wolves sont en effet en train de se trouver un pivot de tout premier choix en la personne de Nikola Pekovic. L’international monténégrin, après avoir passé une année à tâtonner et dont la capacité à s’imposer en NBA était même ouvertement remise en question, retrouve le niveau qui avait fait de lui l’un des meilleurs joueurs à son poste sur le Vieux Continent au sein d’une équipe affichant ses ambitions semaine après semaine.

Un apprentissage difficile

Le potentiel de Nikola Pekovic n’a jamais laissé indifférent. Révélé dans les rangs du Partizan Belgrade, le pivot au physique imposant (2,11 m, 132 kgs) et aux mains d’argent explose avec le Panathinaïkos, remportant au passage l’Euroligue en 2009. Considéré comme l’un des prospects les plus en vue sur le sol européen, le Monténégrin n’est repêché qu’au deuxième tour (31ème choix) de  la Draft 2008 eu égard à sa situation contractuelle en Grèce où il touche plus de 4 millions de dollars par saison. Au cours de l’été 2010, la direction des Wolves, qui attend désespérément la venue de Ricky Rubio, se décide à casser sa tirelire en offrant la coquette somme de 13 millions de dollars sur trois ans au massif intérieur pour l’inciter à rejoindre le Minnesota.

Attendu pour avoir une influence immédiate dans une franchise en pleine reconstruction, Pekovic délivre malheureusement des prestations bien en-deçà des attentes placées en lui. Peu à l’aise dans le système mis en place par Kurt Rambis, le « Pek » est en outre gêné par des problèmes de fautes récurrents, étant sanctionné à 181 reprises en 887 minutes passées sur le parquet (soit une faute toutes les 4,9 minutes). Des chiffres rédhibitoires pour espérer s’imposer dans une rotation. « Parfois, on avait l’impression que Nikola allait lui-même à la table de marque pour ajouter une faute à sa fiche« , déclarait non sans humour le General Manager des Wolves, David Kahn, dans les colonnes de Sports Illustrated.

Au final, le pivot conclut sa saison rookie avec des statistiques décevantes (5,5 points, 3 rebonds en 13,6 minutes) et ne parvient pas à exploser au sein d’une équipe à la dérive et terminant l’exercice dans les bas-fonds de la Ligue avec un sordide bilan de 17 victoires pour 65 défaites.

« Pek-citement ! »

Un an a passé et c’est aujourd’hui un joueur transfiguré qui fait régner la loi dans les raquettes de la NBA. Après s’être refait la cerise sous les couleurs du Partizan pendant le lock-out, le Monténégrin, joueur intelligent sachant s’appuyer sur ses points forts pour masquer ses faiblesses, a su travailler dans le bon sens pour régler ses problèmes de fautes et adapter son jeu aux joutes de la Ligue. « C’est quelqu’un de professionnel et impliqué, déclarait il y a peu sur le site de la NBA Jack Sikman, entraîneur adjoint des Wolves, à son sujet. J’apprécie vraiment travailler avec lui. Il reçoit les informations et les met en pratique aussi bien que n’importe quel intérieur avec qui j’ai eu l’occasion de travailler« .

Le nouveau coach, Rick Adelman, a su optimiser les qualités de son pivot, son sens du placement, sa rugosité sur les écrans et en défense ou ses qualités de finisseur sous le cercle (lui qui tourne à une adresse démoniaque de 58,1% de réussite cette saison). La blessure de Darko Milicic lui a permis d’étoffer son temps de jeu et il a saisi sa chance au vol. « Je savais que j’en étais capable. Peut-être je ne pensais pas pouvoir en faire autant, mais je savais que je pouvais jouer, confessait-il selon NBA.com. J’attendais juste ma chance« .

Depuis, Pekovic ne cesse de monter en puissance et affole littéralement les compteurs. En février-mars, l’ancienne terreur du PAO tourne à 17,5 points par match et gobe en moyenne 9,4 rebonds par soir, devenant l’un des pivots les plus efficaces de la Ligue selon le Player Efficiency Rating (évaluation de 20,3 en février, 20,8 en mars).  Un réel impact player, en somme. Adulé par la foule du Target Center, le guerrier des Balkans est actuellement l’objet d’une véritable effervescence, le « Pek-citement », transposition de la « Linsanity » dans le Midwest. Malgré la grave blessure de Ricky Rubio, Minnesota continue sa marche en avant et peut toujours rêver de décrocher un ticket pour les play-offs à l’issue de la saison régulière, porté par Kevin Love et un Pekovic en mode All-Star. Car le loup, enfin sorti du bois, est désormais affamé de succès…

Statistiques en carrière

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