La série du siècle (Partie 5)

Sculpture hommage au Team Canada 1972 (Hall of Fame)

La guerre froide transposée au sport

Au cœur de la guerre froide, la série du siècle puise son origine dans des racines à connotation hautement politiques. Ainsi, durant ce mois de septembre 1972, l’affrontement entre Canadiens et Soviétiques est profondément imprégné par le spectre de la confrontation Est-Ouest. Plusieurs événements et déclarations renforcent l’impression qu’il est ici question de bien davantage qu’un simple jeu.

Dans les deux camps, avant même le coup d’envoi du premier match, les allégations ne laissent planer aucun doute quant aux enjeux véritables de la série : la suprématie du hockey mondial est en jeu, et au-delà, la supériorité d’un système de société sur un autre doit se trouver cristallisée sur la glace. Ainsi, alors que tout le Canada entrevoit une victoire écrasante des siens, faisant parfois même preuve de complaisance, le gouvernement soviétique, par l’intermédiaire de son porte-parole, ne cache pas son ambition d’user de cet affrontement comme d’un moyen de propagande privilégié : « L’Union Soviétique possède le système sociopolitique le plus développé et le plus efficace au monde, et, par conséquent, notre pays est le leader dans de nombreux domaines. Nous allons le prouver au cours de cette série de hockey. »

Le ton est donné, et cette logique d’opposition entre deux systèmes étrangers, qui ne se comprennent foncièrement pas, va continuellement planer au-dessus de la série. Quelques anecdotes et autres « incidents diplomatiques » émaillant la confrontation entre les deux pays sont là pour nous le rappeler vertement.

Le jour de l’arrivée de la délégation communiste sur le sol canadien coïncide avec le premier contretemps notoire. En 1969, un jeune réfugié tchèque ayant fui son pays après le printemps de Prague, saisit un tribunal québécois. Il demande réparation pour un préjudice subi lors de ces tragiques événements, sa voiture ayant été détruite par un char du Pacte de Varsovie. Il obtient gain de cause, mais l’Etat canadien ne peut cependant pas le dédommager. La venue des Soviétiques offre à la justice l’occasion de l’indemniser : elle demande la saisie de tout le matériel de l’équipe (estimé à 1 889 dollars), qui doit être vendu aux enchères. La somme doit par la suite être reversée au plaignant. Cette affaire et cette décision sont tout à fait inacceptables pour les Rouges, qui menacent immédiatement de rentrer chez eux. Il faut l’intervention en dernier recours d’Alan Eagleson, qui signe de sa propre main un chèque au réfugié, pour remettre la série sur les rails.

Un exemple du choc culturel qui se prépare, et de l’arrogance préalable canadienne, se retrouve dans la publicité éditée par la distillerie McGuinness, basée à Toronto. A l’occasion de la série, elle décide de produire une vodka, baptisée la « Vodka Capitaliste », dont le slogan est le suivant : « S’ils peuvent jouer au hockey, nous pouvons fabriquer de la vodka. » Balayés par une tornade rouge lors du premier match à Montréal, les Canadiens chutent soudainement de leur piédestal. Les décideurs de McGuinness continuent à confectionner leur breuvage dernier-cri, enlevant cependant l’hypothétique « si » dans leur formulation.

A la veille de se rendre en URSS, derrière les lignes ennemies, les Canadiens craignent les manœuvres de déstabilisation communistes. Arrivés à leur hôtel, et devant l’état du bâtiment, les propos de Frank Mahovlich, prononcés dans un bar à l’issue du dernier match à Vancouver, reviennent en tête à toute l’équipe. Il déclarait alors que les Canadiens devraient imiter Napoléon et son armée qui, en 1812, avaient planté des tentes autour de Moscou, afin de ne pas être dérangés dans leur préparation. Devant les ricanements de Serge Savard, il rétorque : « Tu ne comprends pas en quoi cette série est si importante pour leurs objectifs de propagande. Ils feront n’importe quoi. Nous devrions acheter quelques tentes. »

Et les faits lui donnent raison. Tout semble mis en œuvre pour mettre la délégation canadienne dans les pires dispositions. Leurs vivres disparaissent et finissent au marché noir, la nourriture servie est exécrable, les fameux coups de téléphone mystères alors que des bruits étranges dans les couloirs réveillent les joueurs au milieu de la nuit. Certains commencent à sombrer peu à peu dans la paranoïa. Phil Esposito a l’impression d’être « traqué » par des hommes du KGB, Wayne Cashman, pensant son miroir piégé, le jette par la fenêtre, alors que Frank Mahovlich retourne sa chambre de fond en comble à la recherche d’appareils d’écoute. Une véritable théorie du complot se propage dans les rangs de la formation canadienne.

Les entraînements des hommes à la feuille d’érable ne se passent pas non plus comme prévu. Ils héritent de vestiaires désuets et les horaires qui leur sont alloués à la patinoire changent brusquement à la veille du septième match. Priés de quitter la glace par l’entraîneur soviétique Vsevolod Bobrov, Harry Sinden entre dans une colère monumentale : « Nous ne partirons pas avant 12h30. Si vous désirez laisser vos joueurs monter sur la glace avant, je ne sais ce qu’il peut leur arriver. » Il obtient finalement gain de cause.

Les relations entre la police soviétique et les 3 000 supporters canadiens ayant fait le déplacement à Moscou sont, elles aussi, des plus tendues. A plusieurs reprises, l’incident diplomatique est évité de justesse. A l’issue de la septième rencontre, remportée par le Team Canada, les fans tentant de regagner les bus qui doivent les raccompagner à l’hôtel se trouvent confrontés à une colonne de militaires, pointant leurs fusils sur eux. Un officiel du Parti, frustré par la défaite et agacé par la liesse des Canadiens, venait d’envoyer les forces armées pour contrôler et réprimer une prétendue émeute. Médusés devant ce spectacle, les supporters doivent leur salut à l’intervention d’un commandant, vétéran de la seconde guerre mondiale, qui s’approche d’eux et présente ses excuses en anglais, avant de disperser ses troupes.

Rentrés dans leurs quartiers, les Canadiens entendent bien fêter la victoire de leurs protégés. Devant le vacarme, les policiers décident d’interpeler un homme originaire de Montréal, et une bagarre éclate. Une fois le calme revenu, le supporter est emmené au commissariat, où il est jugé en comparution immédiate et condamné à deux ans de prison ferme pour « troubles à la paix ». D’âpres négociations sont alors entamées par l’ambassadeur canadien. Il obtient la libération du prévenu, à condition qu’il regagne immédiatement son pays et que le gouvernement canadien s’acquitte des frais relatifs aux dommages causés dans l’hôtel.

Ces diverses anecdotes affermissent le caractère éminemment politique de la série, et sont corroborées par les témoignages de plusieurs joueurs de l’époque. Ainsi, du côté canadien, les propos de Rod Seiling : « C’était une guerre froide. Notre mode de vie contre leur mode de vie », de Serge Savard : « Ce n’était pas seulement du sport », de Pat Stapleton : « Leur socialisme contre notre liberté », de Phil Esposito : « Ce n’était plus du tout un jeu. C’était société contre société », ou encore du sauveur Paul Henderson : « Il n’y avait pas de choses comme un Francophone, un Occidental ou quoi que ce soit. Nous étions tous canadiens. […] Je crois que la guerre est la seule chose qui puisse réunir un pays ensemble à l’instar de cette série », ne laissent entrevoir aucune ambigüité sur les motivations et les implications contenues dans cet affrontement au sommet.

Le discours est le même chez les Soviétiques. Vladimir Vikulov, se remémorant le coup d’envoi de la série, raconte : « Je me souviens du premier face-off. Je savais que ce face-off était symbolique. Je ne savais pas pourquoi, mais je voulais vraiment le remporter. » Il est appuyé par son coéquipier Boris Mikhaïlov : « Parfois, je ressentais qu’il s’agissait d’une guerre sur la glace. On se serrait la main avant et après les matches, mais je ne suis pas certain qu’il s’agissait de la poignée de main du sportif. Nous étions rivaux et chacun voulait montrait au monde qu’il était supérieur. »

Les hommes politiques profitent, eux-aussi, de l’incroyable impact conféré par l’événement pour soigner leur image. Situées à un moment crucial de l’histoire canadienne, les législatives de 1972, ayant pour fond la brûlante question québécoise, sont un test majeur pour le Premier ministre nationaliste, Pierre-Elliott Trudeau. Dans un pays divisé, il sait pertinemment que le hockey reste un vecteur essentiel pour affermir le lien social du pays, et va user de la série durant sa campagne. Il milite dans un premier temps pour la présence de Bobby Hull au sein de l’équipe, avant de donner le coup d’envoi de la première rencontre. Omniprésent, il a clairement derrière la tête des objectifs hautement politiques.

L’un de ses principaux adversaires, le leader du parti conservateur, Robert Stanfield, est également aperçu au cours de la campagne, posant avec un maillot flanqué de la feuille d’érable. A Moscou, Leonid Brejnev, qui comme tous les politiciens soviétiques accorde une place capitale au sport, élément fondamental de la machine de propagande communiste, assiste aux quatre rencontres disputées dans l’enceinte du Palais Loujniki, aux côtés des pontes du régime.

Dans les nombreux jeux de la guerre froide, la série du siècle tient, ainsi, une place de premier choix.
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L’impact historique de la série

La série du siècle peut être considérée comme un événement historique majeur à plusieurs niveaux.

Au niveau sportif

Spécialistes, journalistes, sportifs. Tout le microcosme du hockey considère cette série comme un fait marquant de l’histoire de la discipline. Rétrospectivement, tous sont conscients d’avoir vécu, en ce mois de septembre 1972, un moment unique. Au lendemain de la dernière rencontre, les médias canadiens titrent : « Le plus remarquable moment jamais entrevu », « Le plus grand but de l’histoire du hockey » ou encore : « Le frisson ultime ».

A la question : « Que représente la série du siècle par rapport aux autres trophées glanés au cours de votre carrière ? », les réponses des joueurs canadiens sont éloquentes. Ken Dryden confesse ainsi : « Rien dans le hockey ne m’a mis si mal et fait autant planer. Et rien ne signifiait autant. » Les propos de Serge Savard : « J’ai été à plusieurs reprises dans des équipes vainqueurs de la Stanley Cup, mais ce n’était rien comparé à la victoire sur les Soviétiques cette année-là », de Pete Mahovlich : « Je crois que le plus grand moment de ma carrière fut en 1972 quand nous avons été capables de remporter cette série qui devint si importante pour le hockey », de Dennis Hull : « Je n’avais jamais gagné de Stanley Cup, j’ai donc demandé à Cournoyer si c’était comme gagner la coupe. Il répondit  » c’est dix fois mieux » . J’ai bien voulu le croire ! », ou de Tony Esposito : « Il n’y aura plus jamais de série comme celle-là, et je suis fier d’y avoir pris part », résument bien l’importance, la dimension et le prestige que ces joueurs aux palmarès gargantuesques confèrent à cette victoire. Le légendaire défenseur Bobby Orr, blessé au moment de la série, abonde : « Ce qu’a accompli le Team Canada en 1972 fut incroyable… Il n’y a plus eu d’aussi grande victoire, dans aucun sport. »

Ce succès a permis au Canada de rester maître de son propre jeu, son enfant chéri qu’est le hockey, si bien que l’événement est encore fortement présent dans l’imaginaire collectif, ainsi que le note le journaliste d’ESPN, Scott Burnside : « La notion attestant que le Canada tient une place spéciale dans l’univers du hockey a, et est toujours renforcée par la victoire lors de la série du siècle. Encore aujourd’hui, on peut voir des tee-shirts dans le pays sur lesquels est écrit  » Hockey, It‘s our game ». » Et pour le président de l’Association Hockey Canada, Bob Nicholson, il ne fait aucun doute que ce lien va perdurer encore très longtemps : « 72 fut tellement, tellement spécial. Je pense qu’après cinquante ans, elle aura toujours la même empreinte sur le jeu dans notre pays. »

De l’autre côté du rideau de fer également, et malgré une défaite sur le fil qui laisse un goût amer, un sentiment de fierté affleure et se perpétue à travers les âges. Les Soviétiques ont fait honneur à leurs couleurs, à leur patrie, et ont prouvé au monde entier qu’ils étaient tout autant capables que les fondateurs du hockey de pratiquer un jeu altruiste, exalté, inspiré. Vladimir Luchenko révèle : « Nous les avions toujours battus aux Jeux olympiques et lors des championnats du monde. J’avais toujours entendu dire que leurs meilleurs joueurs évoluaient en NHL, et ça m’ennuyait de ne pas pouvoir les affronter. La série a finalement prouvé que nous étions aussi bons qu’eux », tandis qu’Alexander Ragulin déclame : « Nous ne sommes pas devenus riches, mais nous avons joué avec notre cœur et nous pouvons être fiers de la marque que nous avons laissée. »

Dave King, entraîneur canadien ayant officié un temps du côté du Metallurg Magnitogorsk, raconte avoir rencontré le défenseur Yuri Liapkin à l’occasion de son escapade russe, et se souvient l’avoir reconnu à la bague qu’il portait au doigt, précieuse relique de sa participation à la série du siècle : « C’est une distinction d’honneur, une distinction de fierté. Cela classe ces gens dans une catégorie très spéciale ici », précise-t-il.

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Au niveau historique

A l’occasion du passage au nouveau millénaire, la presse canadienne réalise une vaste étude à l’échelle nationale, afin de classer les faits les plus marquants du siècle passé. Au moment des résultats, l’équipe de 1972 arrive au premier rang dans la catégorie « sports », et au huitième dans celle « tous événements confondus ». Le peuple à la feuille d’érable confie ainsi l’importance toute particulière qu’il attribue à la victoire de ses protégés lors de la fameuse série. Comme le note avec pertinence Scott Burnside, « les Canadiens se souviennent où ils se trouvaient quand Henderson a marqué le but victorieux comme les Américains se souviennent où ils étaient quand le président John F. Kennedy a été assassiné ou quand Apollo 11 s’est posé sur la lune ». Ou plus près de nous, chacun se souvient ce qu’il faisait au moment des attentats du 11 septembre ou lors de la finale de la Coupe du monde de football 1998, pour les Français.

L’écrivain Roy McSkimming, auteur de l’ouvrage Cold War, ajoute une dernière analyse : « Le hockey devint pour nous plus qu’un jeu : il devint un symbole, un emblème de notre singularité en tant qu’individus, et en tant que société. »

En Union Soviétique, si la confrontation face aux Canadiens n’apparaît pas forcément dans les événements principaux du vingtième siècle (au regard de l’évolution et des bouleversements politiques et sociaux du pays, et de la part prise par l’URSS dans le jeu des relations internationales, il semble logique que le sport ne truste pas le haut de l’affiche), elle est en revanche en bonne position parmi les épisodes significatifs du sport communiste. La série apparaît, en effet, en troisième position parmi les exploits du hockey rouge du siècle (selon un classement réalisé par le réputé Soviet Sports Daily), derrière le premier championnat d’URSS de 1947, et la première victoire aux Mondiaux en 1954. Tretiak et Kharlamov apparaissent, eux, dans la liste des cinq plus grands sportifs russes de tous les temps (Tretiak se classe troisième, derrière le gardien de football Lev Yashin et le mythique lutteur Alexander Karelin, Kharlamov est quant à lui cinquième, devancé par Gary Kasparov).

Comme au Canada, la série a considérablement touché le peuple soviétique, pour s’inscrire durablement dans les mœurs. Igor Larionov, ancien joueur emblématique des Red Wings de Detroit durant les années 1990, affirme à ce sujet : « Ces gars ont fait l’histoire. C’était comme le premier homme sur la lune. »

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Un carrefour dans  l’histoire du hockey

La série du sicèle a eu sur l’évolution du jeu à long terme, et de la NHL, une influence prééminente. Poussés dans leurs derniers retranchements par les incroyables Soviétiques, les Canadiens ouvrent les yeux, et comprennent qu’en dehors de leurs frontières existent d’autres formes de hockey, capables de rivaliser avec le leur. Finissant avec un ethnocentrisme qui durait depuis des décennies, ils se tournent enfin vers l‘Europe, s’inspirant des techniques de l’Est, et accordent une attention nouvelle au vivier de talents que représente le Vieux continent.

Dans les années qui suivent, les rencontres entre les deux pays se multiplient (en 1974 a lieu un remake des Summit Series, remporté par les Soviétiques, et tombé depuis dans l‘oubli). Des clubs comme le CSKA effectuent notamment le déplacement en Amérique du Nord pour affronter les meilleurs éléments de la NHL. Au lendemain de la série, les Maple Leafs de Toronto font une offre d‘un million de dollars à la Fédération de hockey soviétique pour s‘adjuger les droits sur Kharlamov, proposition évidemment déclinée par les dirigeants qui ne pouvaient décemment pas, en pleine guerre froide, laisser filer leur étoile en Amérique. L’année suivante, la franchise de l’Ontario engage deux Suédois dans ses rangs, Borje Salming et Inge Hammarstrom.

Aujourd’hui, une Ligue Nationale sans Européens est tout simplement inimaginable : les Jari Kurri, Teemu Selanne, Dominik Hasek, Jaromir Jagr, Peter Forsberg, Mats Sundin, Nicklas Lidstrom, Slave Fetisov (premier Russe à rejoindre la NHL en 1989, bientôt imité par les Alexei Kovalev, Alexander Mogilny…), Sergei Fedorov et Pavel Bure, font tous partie de la légende du hockey. Ils seront rapidement suivis par les Evegeni Malkin et autre Alexander Ovechkin qui dynamitent soir après soir les patinoires nord-américaines.

Avant 1972, l’idée d’une NHL cosmopolite apparaissait tout bonnement saugrenue. Dave King, qui a également officié derrière le banc du Team Canada durant neuf années et trois olympiades, nous livre sa thèse sur la question : « Jusque 1972, nous n’avions pas de compétition réunissant les meilleurs joueurs. Nous avions toujours pensé que nous étions les meilleurs. Durant cette série, nous avons réalisé que peut-être, tactiquement et techniquement, ils faisaient des choses qui étaient très bien. Même après la victoire, le résultat fit se demander à certaines personnes :  » Peut-être que ces gars sont réels. Ils avaient déjà battus nos amateurs, et maintenant ils sont passés tout près de battre nos joueurs professionnels » . Cela a signifié un réel changement dans notre jeu. Après ça, nous ne nous sommes pas reposés sur nos lauriers en disant simplement  » Nous avons gagné » . Nous avons retroussé nos manches et dit  » au boulot » . En apportant une partie de leur savoir-faire – jeu tactique et conditionnement – à notre propre jeu. »

Il poursuit en insistant sur le fait que la série a réellement ouvert les portes de la NHL aux joueurs européens : « Les premiers joueurs à s’expatrier furent des Suédois et des Finlandais. Les seuls Russes et Tchèques entraperçus avant la fin des années 80 vinrent parce qu’ils avaient fait défection. Cela a commencé doucement. Cependant, si nous avions gagné largement, peut-être qu’aucun d’entre eux ne serait venu avant un long moment. Ainsi, c’est un point très important dans l’évolution de la NHL, mais aussi du hockey canadien. […] Beaucoup de bonnes choses ont émané de cette série. […] Ce fut le départ d’un tout nouveau respect de la façon d’appréhender le jeu ».

Prises dans les remous de la politique, la série du siècle, transposition des enjeux de la guerre froide sur la glace, véritable moment charnière dans l’histoire du hockey, aura finalement débouché sur une orientation favorable pour ce sport, dont la face sera à jamais changée. Nous laissons le mot de la fin à l’illustre Vladislav Tretiak : « En 1972, personne n’a perdu. Tout le monde a gagné. Maintenant, nous pouvons voir que les meilleurs joueurs russes peuvent jouer en NHL. La série a ouvert la porte pour les joueurs européens actuels de la NHL. Désormais, c’est la meilleure ligue au monde. Qui a gagné ? Le hockey a gagné ».

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