Fasth and furious

Viktor Fasth réalise des prouesses devant le filet des Ducks cette saison. (Danny Murphy/Icon SMI)

Viktor Fasth réalise des prouesses devant le filet des Ducks cette saison. (Danny Murphy/Icon SMI)

Révélé sur le tard, il est en train de saisir sa chance au vol. A 30 ans, Viktor Fasth croque le hockey à pleines dents pour sa première expérience en NHL sous les couleurs des Anaheim Ducks. Le gardien suédois, auteur de débuts tonitruants dans la Ligue la plus compétitive au monde, n’a pas mis longtemps à convaincre sa direction qui vient de le récompenser avec une prolongation de contrat justifiée au regard de ses performances.

Du haut de ses 30 printemps, Viktor Fasth n’a plus de temps à perdre. Ce paramètre, le cerbère suédois l’a bien intégré et il passe aujourd’hui la surmultipliée pour essayer de rattraper les années envolées. Atypique, son parcours l’est à plus d’un égard. Le garçon né à Kalix mais ayant grandi à Vänersborg n’est pas ce que l’on appelle un talent précoce. Déterminé, il décide malgré tout de s’accrocher et d’essayer de faire son trou en partant du bas.

Persson: « Je savais qu’il irait loin »

Après avoir écumé les divisions inférieures au pays des trois couronnes, il est repéré par l’AIK Stockholm, promu en Elitserien (première division suédoise) en 2010. Avec le club de la capitale, il connaît deux saisons accomplies ponctuées de deux Honken Trophy, récompense dévolue au meilleur dernier rempart du championnat. Il devient le premier gardien à réaliser pareille performance depuis un certain Henrik Lundqvist. Parallèlement, il garde avec brio les cages de la sélection nationale médaillée d’argent lors des Mondiaux de 2011. Les recruteurs de la NHL commencent alors à s’intéresser à son cas et les Ducks d’Anaheim franchissent le pas en lui offrant un contrat d’un an et d’un million de dollars en mai dernier.

Entre les galères de ses débuts et une grave blessure au genou contractée en 2008, Viktor Fasth a dû faire preuve de caractère pour se frayer un chemin vers les hautes sphères. Sa persévérance, son implication constante et son souci du détail ont alors été les clés de sa réussite. « Quand j’ai vu à quel point il était minutieux, j’ai su qu’il irait loin, a récemment confessé Stefan Persson, son ancien entraîneur des gardiens à l’AIK, selon le site de la NHL. Il est aussi très modeste. Il ne dira jamais qu’il est le meilleur, mais il continue de travailler pour voir jusqu’où il peut aller. Il a peut-être atteint son apogée, mais il pourrait aussi encore s’améliorer. »

2 ans et 5,8 millions de dollars

Profitant des soucis au dos de Jonas Hiller, le gardien numéro un, Viktor Fasth a rapidement été lancé dans le grand bain avec Anaheim. Pour une réussite totale et bien au-delà des espérances. Avant de connaître son premier revers dans la nuit de lundi à mardi face aux Los Angeles Kings (2-5), le Scandinave avait remporté huit rencontres consécutives – égalant Bob Froese avec les New York Islanders en 1982-83 et Ray Emery avec les Ottawa Senators en 2003-04 – en postant des statistiques épatantes (93,3% d’arrêts, 1,78 but encaissé par match en moyenne). Proposant un style à l’ancienne, aimant rester le plus longtemps possible sur ses appuis pour compenser sa petite taille (1,83m), redoutable crosse en main et expert en matière de poke check, celui qui avoue avoir été inspiré de Patrick Roy et Tommy Salo s’est adapté à vitesse éclair aux exigences de la NHL.

Convaincus par leur pari, les dirigeants des Ducks ont décidé de récompenser leur cerbère avec un contrat portant sur deux saisons supplémentaires et des émoluments atteignant les 5,8 millions de dollars. « Viktor s’est affirmé, pas seulement cette année en NHL, mais également lors des deux derniers exercices en Suède, comme le meilleur gardien de son pays, a déclaré le GM d’Anaheim, Bob Murray. Nous sommes heureux de le conserver à nos côtés et nous sommes très chanceux d’avoir deux gardiens de top niveau pour avancer. » Une juste reconnaissance même si l’étape de la confirmation qui se profile à l’horizon sera loin d’être une formalité. Pas de quoi toutefois effrayer un Viktor Fasth désormais lancé à cent à l’heure à la poursuite de ses rêves.

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