Miller, parole à la défense

Le prédateur Miller lâche les chevaux cette saison. (Getty Images)

Le prédateur Miller lâche les chevaux cette saison. (Getty Images)

Les rêves sont en train de prendre forme dans le Colorado. Après une entame d’exercice en demi-teinte, Denver a opéré une sérieuse montée en puissance ces dernières semaines et se trouve aujourd’hui idéalement placé dans l’haletante course aux play-offs NFL. Si les exploits du revenant Peyton Manning expliquent en grande partie cette réussite, la défense joue également un rôle prépondérant. Une escouade emmenée par un phénomène, le linebacker Von Miller.

La défense dans la peau. Dès lors qu’il troque ses lunettes et son image de jeune homme bien sous tout rapport pour revêtir sa tunique des Broncos, Von Miller devient un véritable prédateur. Lecture du jeu, vitesse d’exécution, faculté à casser les blocks, sens aiguisé du sack. L’outside linebacker de 23 ans est un surdoué qui s’impose déjà comme un modèle à son poste en NFL. Débarqué dans la Ligue l’an dernier avec la pression d’un deuxième choix de Draft sur les épaules, le joueur sorti des rangs de Texas A&M a répondu aux attentes placées en lui par John Elway et le staff de Denver. Une faculté d’adaptation impressionnante aux joutes du haut niveau et des lignes statistiques pour le moins convaincantes (51 plaquages, 11,5 sacks, 3 fumbles provoqués) ont été logiquement récompensées par le titre de meilleur rookie défensif et une sélection au Pro Bowl. Confronté au fameux « syndrome du sophomore », qui veut qu’un joueur voit sa production décliner lors de sa deuxième année, le numéro 58 n’a pas souffert pour maintenir un niveau de performance exemplaire. Au contraire.

« Ce gars est un monstre »

Dès janvier, après l’élimination de son équipe par les New England Patriots en demi-finale de l’AFC, Von Miller avait annoncé la couleur. « Je n’ai aucun doute sur le fait que je serai un joueur totalement différent l’an prochain, déclamait-il selon l’AP. Ce sera le jour et la nuit entre cette saison et celle à venir ». Cette ambition affichée a été suivie par une évolution perceptible dans son jeu. Loué pour ses aptitudes de pass rusher, le Texan, régulièrement utilisé en position de defensive end sur les situations de troisième tentative adverses, a travaillé ses points faibles durant l’été et effectué de réels progrès dans le secteur de la couverture. Cette abnégation et ce souci du détail sont en train de transformer Von Miller en un hybride démoniaque, l’archétype du défenseur complet dont les Lawrence Taylor et Demarcus Ware sont les références ultimes.

« Ce que j’aime chez lui, c’est son attention, sa concentration lors des matches et sa faculté à insister sur les détails pour progresser. Il est un bien meilleur joueur sur première et deuxième tentatives qu’il ne l’était un an auparavant », analyse l’entraîneur des linebackers de Denver, Richard Smith, qui met également en avant les prédispositions naturelles de son poulain (1,91m, 108 kgs) pour expliquer son rayonnement : « Aujourd’hui, ce que je vois est qu’il est plus grand, plus fort et plus rapide que la saison passée. Même s’il vous dit qu’il a fait du yoga cet été, il a avant tout d’incroyables capacités athlétiques. Ce n’est pas du coaching, c’est de la génétique. Ce gars est un monstre ».

De Robin à Superman

Après une entrée en matière correcte sans être transcendante en septembre (2 victoires, 2 défaites pour Denver), Von Miller s’est décidé à passer la vitesse supérieure début octobre. A l’occasion d’un déplacement dans l’antre des Patriots, il surnageait dans le marasme (défaite 31-21) et délivrait, de loin, sa copie la plus aboutie de la saison avec 7 plaquages, 2 sacks, 1 fumble provoqué et 1 passe détournée. Depuis, coïncidence ou non, les Broncos enchaînent les victoires – 4 consécutives – dans le sillage de leur linebacker au meilleur de sa forme.

Sur sa lancée, le jeune Pro Bowler a puni l’offensive des Cincinnati Bengals en semaine 8 (3 sacks). Dimanche dernier, il a de nouveau frappé un grand coup en se montrant totalement dominant lors du succès glané aux dépens des Carolina Panthers (14-36). Après être parvenu lors du premier drive à mettre à terre Cam Newton (son 10ème sack de la saison), le seul joueur à l’avoir devancé lors de la Draft 2011, le bourreau Miller s’est approprié la célébration habituelle de sa victime en imitant Superman. Lui qui, lors de ses premiers pas dans la cour des grands, se présentait comme le Robin voulant épauler son coéquipier Elvis Dumervil qu’il comparait à Batman, s’est métamorphosé en superhéros d’une autre trempe. De celle pouvant permettre à Denver de rêver en grand l’hiver venu…

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