Test match – France-Afrique du Sud : La montagne Springbok

Le géant Bakkies Botha (2,02m), symbole de la puissance des Boks

Le géant Bakkies Botha (2,02m), symbole de la puissance des Boks

C’est un Everest que s’apprête à affronter l’équipe de France de rugby ce soir à Toulouse. Les colosses sud-africains, champions du monde en titre, débarquent au Stadium le couteau entre les dents. Après avoir triomphé des Lions britanniques et irlandais, puis survolé le Tri Nations (5 victoires, 1 défaite) cet été, les Springboks entament leur tournée automnale contre les Bleus, qu’ils n’ont plus battus sur leurs terres depuis 1997. Sur une dynamique exceptionnelle, ils sont prêts à servir au menu des Français leur recette fétiche : un jeu musclé caractérisé par une dimension physique hors-norme.

Un défi physique annoncé

Les rugbymen Sud-Africains arrivent en France avec l’image d’une équipe rugueuse, proposant un jeu obstinément physique, parfois violent, souvent à la limite. Cette propension au combat est chez eux culturelle, voire instinctive. Les propos de Laurent Cabannes, ancien troisième ligne international, ayant évolué une saison en Afrique du Sud, résument bien cette mentalité : « Même quand tu leur ouvres la porte, ils préfèrent toujours arracher la chambranle et les gonds ». Leur tactique est assez simple, mais diaboliquement efficace : la volonté de conquête est permanente, et le jeu au pied dans le dos de la défense (13 chandelles en moyenne par rencontre cette saison) vise à mettre l’adversaire sous l’éteignoir. Avec des spécimens comme Victor Matfield et Bakkies Botha (ce qui se fait de mieux en deuxième ligne au monde), Schalk Burger et Heinrich Brüssow en troisième ligne, ou encore Bismarck du Plessis et John Smit à l’avant, le sélectionneur Peter de Villiers possède de vraies forces de la nature, des mastodontes prêts à enfoncer n’importe quelle défense. Les Bleus sont prévenus : ils vont devoir s’attendre à une lutte de tous les instants.

Un adversaire inspirant la crainte

Face à cette affrontement qui se profile à l’horizon, le camp tricolore n’apparaît guère rassuré. Le sélectionneur Marc Lièvremont avoue que ce match « lui fout la trouille ». Du côté de ses protégés, même son de cloche. Julien Dupuy compare les Sprinboks à des « bouchers », et se prépare à « se faire mastiquer ». Fabien Barcella s’attend à « du physique, toujours du physique, encore du physique », et même chez Sebastien Chabal, intimidateur de notoriété publique, on peut déceler une lueur d’angoisse : « Il est possible qu’on voit du sang… On s’attend à un gros combat. Je ne sais plus qui a dit que ce sont des repris de justice, des tueurs à gages. Mais c’est un peu ça ». Les Français devront pourtant faire front sur le champ de bataille, en mettant en avant leurs propres armes.

La tactique tricolore

On l’a compris, la mission première des Bleus ce soir sera de relever le défi physique imposé par leurs hôtes. Marc Lièvremont et son staff ont, dans cette optique, choisi d’ériger une troisième ligne compacte et robuste, composée d’Imanol Harinordoquy, Louis Picamoles et du capitaine Thierry Dusautoir. Au centre, place est faite à la fougue de la jeunesse, avec la titularisation de l’explosif Yann David (21 ans) aux côtés de Maxime Mermoz (23 ans). Les maîtres mots seront donc solidité, solidarité et sang froid. Les Français ont bien compris le dilemme : avant de pouvoir jouer, il va falloir résister. Sans quoi les Springboks seront comme des coqs en pâte sur la pelouse du Stadium.

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